Luce Basseterre: La Débusqueuse de Mondes


La Débusqueuse de Mondes, de Luce Basseterre.
Ode à la différence, à la diversité, ce roman SF offre un futur où se croisent des créatures aux apparences peu compatibles et dont le seul point commun est d’être des parias. Imaginez quel voyage peut réunir une sorte de grenouille géante qui manipule des planètes, un ex-esclave humain magouilleur et un vaisseau spatial vivant, un squale augmenté. Tour à tour dans la conscience des trois principaux personnages (la grenouille, l’humain et le squale), le lecteur navigue dans un espace interstellaire civilisé mais pas forcément fiable. En leur compagnie, nous faisons escales dans des villes interstellaires. Certaines, comme New Vegas, évoquent l’ambiance interlope du bar intergalactique du premier Star War de 1977.
L’enjeu dans ce livre n’est pas l’exploration du cosmos, comme dans Star Trek, ni le combat sidéral entre la lumière et les ténèbres. Amateurs d’érotisme inter espèce, passez votre chemin. Le récit nous dévoile plutôt une ère où l’intelligence et la technique peuvent réparer, restaurer des mondes devenus stériles, inhabitables. D’ailleurs, dans cet univers, les gadgets ne manquent pas, tel le thermoperforateur à tête de chouanne doté d’un générateur modifiable. Une fois fertilisées artificiellement, ces planètes, désormais accueillantes, sont à vendre, donc éveillent la convoitise et attirent les affaires louches et les coups tordus.
Ce cosmos-là, trempé dans la pensée magique, vous laisse un parfum de sympathie. Les mondes peuvent être sauvés et l’amitié peut se nouer entre des êtres que tout sépare. L’ancien esclave, au départ peu apprécié de la grenouille et du squale, se verra reconnu, non sans quelques réserves. Même que cette camaraderie un peu boiteuse entre navigateurs évoluera en estime réciproque. Ils deviendront partenaires.

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