Saturation culturelle


Comment concilier le Carpe diem, le « profite de l’instant présent » avec les tourments qui grouillent en moi ? La solution serait-elle de les refouler ? Mais alors, devrais-je éviter les films et les livres sinistres qui poussent actuellement comme des champignons ? Sinon, quel intérêt aurais-je à nourrir mes peurs, mes angoisses, mes penchants anxieux avec de la fiction stressante et horrifique ?
Le fait est que, personnellement, je suis en surdose depuis longtemps des super-monstres, des post-apocalypses, des catastrophes bien rythmées, des cauchemars riches en succubes, vampires, zombies et autres morts-vivants ou aliens impitoyables, de robots butés qui n’en font qu’à leur IA, d’explosions assourdissantes qui propulsent les passants dans l’atmosphère, les salves de mitraillettes qui déciment au hasard, de crashes de voitures, des tortures plus gores tu meurs, des actes sadiques à satiété, des meurtres à gogo de psychopathes, des suicides dans la baignoire, des conspirations terroristes, des guerres d’extermination, de massacres astronomiques, des pandémies répandues par avion, des désastres écologiques causés par la bêtise cupide, des empoisonnements alimentaires par l’incurie des supermarchés, et j’en passe… Bref, dans les écrits, dans les images, Il faut que ça pète, que ça saigne, que ça stresse, que ça castagne. Cette tendance culturelle s’était déjà développée au début du 17ème siècle, à l’époque baroque, où les acteurs sur scène recouraient aux tripes des animaux pour produire des blessures aux plus grands effets…
Bien sûr, certains affirmeront que le drame, par sa violence, est précieux psychologiquement et socialement, car il permet la purge, la catharsis, l’évacuation des tensions négatives qui logent dans l’inconscient. D’après eux, plus je lis ou regarde de barbarie, plus je deviens doux et sociable. Peut-être, mais j’ai quand même le sentiment qu’à force d’être intériorisées, les scènes chocs instillent aussi dans ma cervelle une nébuleuse durable de repères traumatisants peu favorables à la sérénité à laquelle j’aspire.
Ainsi, dans ma conscience déborde une bouillie d’horreurs et d’épouvantes dont la double source est « l’art contemporain » et la réalité sélectionnée par les médias privilégiant les émotions et les sensations fortes. Or, moi, j’ai un désir, c’est de passer encore beaucoup d’agréables moments, sans toutefois perdre ma lucidité.
Alors, j’ai un rêve. Un rêve peut-être naïf, voire niais. J’en parlerai plus tard…

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