Lum'en de Laurent Genefort

Lum’en de Laurent Genefort, éd. Le Bélial, poche 2015.

Vous découvrez la planète Garance et vous allez suivre le récit de sa colonisation par des pionniers terriens. La trame de cette histoire évoque à la fois La controverse de Zara 23 de John Scalzi et Avatar de James Cameron : la planète riche en minerais est malmenée par une compagnie minière « multimondiale » qui s’efforce d’exclure les autochtones les plus évolués de la gestion de leur monde en les faisant reconnaître comme inaptes et sans intelligence. Les colons vont donc seuls exploiter le sous-sol. Comme si elle devait être punie, leur civilisation va subir lentement mais sûrement une décadence dont sera témoin l’« âme » enfermée de Garance, qui donne une dimension mystique à l’histoire, me semble-t-il. 

On observe une opposition entre la nature exotique et merveilleuse et la technique bétonnière et cupide des prospecteurs. Seuls quelques humains entrent plus ou moins en communication avec les petits êtres tentaculaires plus futés qu’ils en ont l’air et qui s’expriment en changeant de couleur.

Dans ce roman choral, plusieurs générations se succèdent et on aimerait davantage s’attacher à la plupart des personnages qui défilent parfois un peu trop à mon goût.

Je retiens quelques trouvailles, en vrac :

-          des bioprocesseurs qui produisent, une fois ingérés, un surmoi artificiel !

-          l’idée que coloniser, c’est plier le cosmos à sa volonté ;

-          le rôle de l’artiste serait de transformer ses impressions intimes en constantes cosmologiques ;

-          toute espèce consciente d’elle-même tente de comprendre ce que cela signifie d’habiter l’univers.

Bref, un récit plutôt sympathique, fort bien écrit,mais qui nous lâche parfois, car les personnages principaux cèdent un peu vite la place aux suivants…