La Zone du dehors, d'Alain Damasio
La Zone du dehors, d’Alain Damasio
Il s’agit d’un roman d’anticipation
écrit en deux versions, l’une publiée en 2001, l’autre en 2007. Cette dernière
concerne le livre dont il est question ici.
Alain Damasio est un être en lutte.
Il revendique haut et fort ses sympathies pour la cause anarchiste. Ni dieu, ni
maître.
Il rêve que la masse des opprimés
combatte à ses côtés. Contre qui ? Non seulement contre la société
contemporaine mais encore contre la société du futur qui va forcément améliorer
les processus d’aliénation de l’être humain. L’homme naturel s’entretue. L’homme
de demain sera surveillé au dehors comment au-dedans par des machines et
deviendra du coup un mort-vivant.
Intolérable, une telle
perspective exige un soulèvement, au nom de la vitalité, de la liberté, de la créativité,
de la diversité et de la non-conformité.
Le héros du roman et ses proches,
des militants révoltés, se battent donc contre la société totalitaire, formatante, infantilisante, qui règne dans l’espace,
sur un satellite de Saturne, en 2084 (suivez mon regard), après le chaos
guerrier qui a dévasté la Terre.
Parmi ces anars de l’avenir, deux
factions : les durs et les modérés. Les révolutionnaires prônent la
violence, voire la terreur, tandis que les réformistes restent attachés à la
prudence, la patience et la stratégie pacifiste. D’où la question centrale qui
se pose dans le mouvement extrémiste intitulé « la Volte » :
comment renverser un pouvoir qui asservit l’humanité, qui transforme l’être
humain en chose ?
S’il est certes justifié dans ce
contexte de société qui contrôle intégralement les goûts, les penchants, les
désirs et les rêves des citoyens, l’esprit contestataire, insurrectionnel, à
force d’assauts contre le système, peut lasser certains lecteurs.
Les paragraphes semblent dentelés,
sur-écrits, sur-imagés. Dense par sa faconde, sa verve, son tempérament
fougueux, viscéral, tout génial fût-il, le style, à l’image de bien des anars
est autoritaire. On a parfois droit à un cours de philo et de science
politique. « Étudiant » trop impatient, on peut, à plusieurs reprises,
se sentir comme expulsé du texte.
Honte à moi, après la lecture d’une
bonne moitié des 656 pages, je n’ai pu achever ce volume qui est sûrement un
pilier de la SF.
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